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CHRSM - site Meuse

Journée internationale des droits des femmes : droit à l'avortement

Journée internationale des droits des femmes du 8 mars 2024

Le CHRSM place le droit à l'avortement au cœur de son ADN : une nouvelle consultation sur le site Meuse

Le CHRSM est un hôpital public dôté d’un pôle femme-mère-enfant complet. L'institution souhaite offrir une prise en charge adaptée à toutes les femmes, que la grossesse soit désirée ou pas. C'est pourquoi le CHRSM a récemment investi pour renforcer la prise en charge des femmes souhaitant avorter. Une équipe multidisciplinaire dédiée est disponible pour offrir  une prise en charge optimale.

Depuis quelques semaines, la prise en charge des patientes souhaitant interrompre une grossesse a été améliorée au sein du CHRSM - site Meuse. « Nous sommes un pôle femme-mère-enfant, explique le Dr Piquard. Pour être complets, en plus de prendre en charge les mamans, des bébés à terme ou prématurés, des grossesses normales ou à risques, nous prenons aussi en charge les grossesses non désirées de façon spécifique. Offrir des soins adaptés à chaque situation singulière fait partie de notre ADN.  Il nous semblait indispensable de répondre présents pour ces femmes et d'augmenter les moyens pour le faire correctement. De longue date nous réalisons environ 300 avortements par an. Auparavant, la prise en charge reposait exclusivement sur une médecin du service. Pour de multiples raisons et notamment à la suite de retours de patientes, ceci ne nous semblait plus en phase avec leurs besoins. »

De longue date, le Dr Melika, médecin généraliste attachée au service de gynécologie s’est engagée pour offrir une prise en charge aux femmes souhaitant mettre un terme à leur grossesse. « J’assure depuis plus de 15 ans ce service pour quelques 300 femmes par an. Ces dernières années des retours des patientes m’ont fait prendre conscience que leurs besoins et leurs attentes évoluaient et nécessitaient une équipe pluridisciplinaire dédiée. J’ai donc pris l’initiative d’engager une réflexion pour une réforme en profondeur ».

 

 

La patiente dépose ses craintes

Le trajet de soins des patientes est aujourd'hui plus complet. En effet, chaque patiente est accueillie par Irada Ismaïlova, assistante en psychologie du service. C’est à ce moment que la patiente va pouvoir exprimer sa demande, comme l’explique Irada Ismaïlova : « Durant le trajet de soins pour une IVG, le premier contact avec la patiente est un moment clé dans la prise en charge.  L'accueillir dans la bienveillance et le non-jugement me semble primordial. Durant l’entretien, elle va pouvoir raconter les raisons qui l'ont conduite à nous rencontrer. Bien souvent, c'est à ce moment qu’elle s’autorise à déposer ses craintes, ses doutes et ses questionnements. Le but étant, qu’à travers cet échange, la patiente puisse être reconnue dans son histoire ainsi que sa souffrance. Mais également, se sentir soutenue dans sa culpabilité et le choix qu’elle vient de poser. L’objectif étant qu’une relation de confiance puisse s’installer pour la suite de son trajet de soin avec l’équipe médicale du service. Lorsque la patiente confirme clairement son choix d’interrompre sa grossesse, elle est invitée à rencontrer le médecin afin que celui-ci puisse donner suite à sa demande. Celui-ci va dater la grossesse par l’échographie et discuter des méthodes possibles avec elle. Je reste disponible tout au long du trajet de soin en présentiel ou par téléphone. »

Un des investissements réalisés est un local mis à disposition des patientes souhaitant procéder à une IVG médicamenteuse sur place. « Certaines patientes la réalisent chez elles alors que d'autres se sentent plus sécurisées au sein de l'hôpital, encadrées par notre équipe, explique le Dr Melika. Ceci implique une présence à l’hôpital de 8h à 16h en général.  Si la patiente décide de le réaliser chez elle, une infirmière membre de l’équipe lui téléphone d'emblée afin de s’assurer que tout se passe bien et reste joignable tout au long de la journée. Une permanence médicale est aussi toujours prévue en cas de besoin. »

 

 

Réduire les délais d’attente

Les délais proposés par le CHRSM sont assez courts. « On sait que les plannings familiaux, qui proposent un service analogue depuis bien plus longtemps que nous, font face à une charge de travail importante, précise le Dr Piquard.  Il est de notre devoir en tant que service hospitalier public d’apporter notre contribution afin que les femmes puissent réellement et dignement exercer leur droit à disposer de leur corps. »

Selon le Dr Piquard, cette évolution est un pas de plus pour se préparer à un changement possible de la loi. « Il est probable que la législation évolue.  Des avortements plus tardifs seront autorisés. Sur le plan technique la prise en charge nécessitera une infrastructure plus difficile à déployer en dehors du milieu hospitalier. Le délai légal de réflexion sera sans doute raccourci.  Dans ce cadre, notre service veut se tenir prêt, en collaboration avec les plannings familiaux et autres structures dédiées à la prise en charge des femmes dans la région namuroise. »

Ce dossier a fait l’objet d’un travail important au sein du CHRSM - site Meuse depuis le début de l’année 2023. « Nous avions surtout besoin d'un local pour réaliser les IVG médicamenteuses et de personnel. L'institution nous a soutenus sur ces deux points. Une assistante en psychologie a été spécifiquement recrutée. Deux sages-femmes et une infirmière participent également au projet. Ces deux aspects  sont de réels atouts. Chaque intervenant joue un rôle complémentaire, de l’accueil de la patiente avec sa demande et son histoire aux aspects techniques et médicaux, en passant par des explications complètes des étapes du traitement », conclut le Dr Piquard.

 

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