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Journée internationale des droits des femmes

La place des femmes en chirurgie : rencontre avec le Dr W. PAMART, chirurgienne générale et digestive au CHRSM.

La journée internationale des droits des femmes de ce 8 mars est l’occasion de mettre à l’honneur les 45 chirurgiennes du CHRSM. L’accès à cette profession constitue l’un des plus longs en Belgique :  9 à 12 ans d’études. Le Dr Pamart, chirurgienne générale et digestive au CHRSM travaille tant à Namur qu’à Auvelais.

« Je me suis rendu compte de mon attrait particulier pour la chirurgie seulement au moment d’effectuer le stage obligatoire en chirurgie. Ce métier m’est apparu comme une révélation. Je me suis tout de suite sentie à ma place dans ce milieu, tant pour l’ambiance confinée du bloc opératoire, que pour la spécificité technique, la beauté de l’anatomie, ou encore mon intérêt envers les pathologies digestives. », explique le Dr Pamart, chirurgienne au CHRSM.

Elle apprécie la particularité du soin apporté au patient ainsi que la focalisation dont il faut faire preuve. « J’aime la particularité du soin que l’on peut apporter au patient chirurgical : on peut facilement lui expliquer sa pathologie anatomique avec des schémas explicatifs. Personnellement, j’ai besoin de m’occuper d’une problématique visible et tangible. Ce que j’apprécie aussi c’est qu’opérer un patient équivaut à se consacrer entièrement à lui à un instant t. J’aime cette nécessité de focalisation et de précision pour chaque patient. Un patient qui se remet entre nos mains est un patient qui nous témoigne une confiance sans nom, il faut aussi être conscient de cette dimension. »

En ce qui concerne la conciliation de sa vie professionnelle et personnelle, pour le Dr Pamart, la clé est l’organisation et la disponibilité : « N’ayant pas d’enfants, je n’ai pas encore pu expérimenter à quel point nos horaires variables peuvent être difficiles. Je pense qu’on doit être organisés et disponibles. Si notre patient présente une complication un jour où l’on n’est pas de garde, il est évident que l’on priorise les événements. Le travail d’équipe avec nos collègues permet de gérer au mieux les situations et de pouvoir également profiter du temps libre. Cette année, je suis de nouveau élève au conservatoire. Il est essentiel de cultiver d’autres centres d’intérêts que la médecine pour avoir un équilibre de vie sain ».

Le parcours pour exercer ce métier demande des sacrifices. « J’ai souvent refusé des activités car je devais étudier. L’assistanat est long avec des journées parfois interminables. Je me souviens de ma première nuit blanche de garde d’assistante où j’ai quitté la salle d’opération à 18h le lendemain. Mon père était très inquiet pour moi, maintenant, il est habitué ! Les sacrifices font partie du métier. Se lever la nuit, faire des allers-retours vers l’hôpital, manquer une fête lorsqu’on est de garde. Ma famille et mes amis savent que cela peut faire partie de mes contraintes et cela ne pose pas de réels problèmes, au final. »

Le taux de présence des femmes dans le domaine de la chirurgie est encore nettement inférieur à celui des hommes : « Le métier de chirurgien a toujours appartenu aux hommes. Aujourd’hui, l’écart est encore net. À titre d’exemple, lors d’une récente réunion de chirurgiens digestifs, il y avait 9 hommes et moi-même. D’un point de vue pratique, certains gestes demandent de la force, mais tout est question d’entraînement et d’endurance. »

Toutefois, force est de constater la féminisation de la médecine : « C’est en train de changer avec la féminisation de la médecine qui majore grandement le nombre d’assistantes dans les branches chirurgicales. Nous tendrons donc sans doute vers un équilibre dans quelques années. Je suis contente de pouvoir contribuer, avec mes collègues, à féminiser notre équipe chirurgicale, car je suis sûre que cela amène du positif ! Je rencontre des difficultés lorsque des patients me confondent avec leur infirmière en charge ou lorsqu’ils s’adressent à mon assistant à côté de moi en pensant qu’il est leur chirurgien. Je ne leur en veux pas, les réflexes changeront avec le temps ! »

Le Dr Pamart est pleinement heureuse d’exercer ce métier qui a du sens pour elle. « Il est ressourçant car aucun jour ne ressemble au précédent. Le plus dur est de supporter une responsabilité parfois très lourde. Mais lorsqu’on a pu soulager un patient avec la chirurgie, on en ressent de l’apaisement et cela nous est bénéfique aussi personnellement. »

Son conseil pour toutes les femmes qui souhaitent se lancer dans la chirurgie : « Je conseillerais surtout de s’assurer qu’elles peuvent et veulent endurer un métier à haute responsabilité, d’avoir confiance en leur choix et de persévérer. Il y a de la place pour tout le monde ! ».